Il m'arrive parfois de revenir sur une caricature ancienne. Soit parce que la première version ne me satisfait plus, soit parce que j'en suis toujours fier, mais que je veux l'actualiser avec les outils que j'utilise maintenant. C'est le cas ici avec cette caricature de Dizzi Gillespie.
L'inscrire sur sa tablette
Pendant des années, j'ai réalisé mes portraits caricaturés uniquement au crayon. C'est un outil que je maîtrise bien et qui permet un rendu avec de la souplesse. En utilisant des crayons plus ou moins secs ou gras, on peut obtenir des nuances de gris très intéressantes. Et même si on se limite au crayon moyen HB le plus courant, il suffit d'appuyer plus ou moins sur le papier pour obtenir le même effet. Mais je mentirais en évoquant uniquement cette raison. Il y avait aussi de la peur, celle de ne pas être suffisamment sûr de son trait pour le fixer en noir avec un outil comme la plume. J'ai trouvé mon bonheur en passant résolument à la tablette numérique. Elle me permet d'utiliser tous les pinceaux ou plumes dont j'ai besoin tout en me permettant de revenir en arrière si je ne suis pas satisfait. Le bonheur, je vous dis.
Sonnez trompette !
Un petit mot sur Dizzi quand même. Comment ne pas être attiré en tant que caricaturiste par un musicien de très grand talent utilisant une technique de trompettiste déconseillée par tous les enseignants classiques. Sa manière personnelle et unique de gonfler les joues comme un batracien était un appel irrésistible pour mon crayon, qui n'avait plus qu'à s'amuser en poussant la carte animale. Et que le crayon laisse la place au stylet n'enlève rien à son charme, il permet même d'ajouter une petite touche de couleur très jazzy.