Héraclite : le philosophe du changement permanent

Alors, Héraclite, ça baigne ?

Le changement, c’est toujours maintenant.

Héraclite est célèbre pour sa pensée énigmatique et sa vision d’un monde en perpétuel mouvement : tout change sans cesse.

Cette idée s’illustre par sa fameuse métaphore : « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve », car l’eau – et nous-mêmes – avons changé entre deux immersions.

À l’ère du numérique, de l’intelligence artificielle et des grands bouleversements qui peuvent nous inquiéter, Héraclite nous rappelle que le changement n’est pas à craindre, mais à s’approprier. Que ce soit dans notre travail, nos projets ou notre développement personnel, savoir s’adapter est la clé, et nous en sommes capables.

Se baigner sans crainte ?

Je ne prétends pas qu’il soit toujours facile de s’immerger dans ces eaux mouvantes. Cette crainte légitime, je la représente dans cette caricature d’Héraclite qui, malgré toute sa philosophie, ne semble pas plus rassuré que nous d’aborder un fleuve en perpétuelle évolution.

Il n’y a pas de raison que même un grand philosophe ne partage pas nos inquiétudes bien humaines !

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Être ou ne pas être en caricature avec Parménide

Qui es-tu vraiment, Parménide ?

Ma série de caricatures sur les grands philosophes débute à peine et j'en découvre déjà un que je ne connaissais pas : Parménide. Je le présente pour ceux qui l'ignoraient comme moi.

Parménide, la réalité immuable.

Il ne date pas d'hier puisque c'est l'un des premiers grands philosophes grecs, né en 515 avant J.-C. Sa formule la plus connue : "L'être est, le Non-Être n'est pas". Évidemment, dit ainsi, ça a l'air évident, mais cela signifie que ce qui existe ne peut pas ne pas exister, et ce qui n'existe pas ne peut pas exister.
C'est le fondement de la métaphysique, l'étude de la réalité ultime, en nous amenant à nous poser la question : Qu'est-ce qui existe vraiment ?
Cette idée a révolutionné la philosophie et influencé les penseurs et savants jusqu'à aujourd'hui avec son raisonnement rigoureux ouvrant la voie à la logique.

Quand la caricature se doit d'être évidente.

Avec un personnage ayant vécu il y a aussi longtemps, se pose naturellement la question de la ressemblance du portrait. Je vous remercie d'y avoir pensé. Dans ce cas, je me concentre sur un seul objectif : conserver une ressemblance avec la sculpture conservée jusqu'à nos jours. Que ce buste soit une représentation fidèle de l'homme, je n'ai aucun moyen de le savoir, donc aucune raison de m'en soucier.
Quant à évoquer en dessin la pensée du philosophe, la solution m'est venue par un rapprochement, "L'être est, le Non-Être n'est pas" me rappelant une autre formule célébrissime : "Être ou ne pas être, là est la question". Voici pourquoi j'ai donné une attitude inspirée par celle d'Hamlet avec son crâne.

Relier Parménide à Shakespeare, c'est osé, mais la vie n'est-elle pas un théâtre ?

Pythagore, l'as de la formule !

Le fameux triangle de Pythagore

Saviez-vous que Pythagore n’était pas qu’un mathématicien ?

On connaît tous son célèbre théorème plus ou moins bien gravé dans nos mémoires (a² + b² = c²), mais ce génie grec du VIᵉ siècle av. J.-C. était aussi… 

Un philosophe : pour lui, « Tout est nombre » – une façon de dire que l’univers suit des lois cachées. Ce qui ne justifie pas les sombres calculs de beaucoup.

Un mystique : il croyait en la réincarnation et fonda une école secrète où ses disciples vivaient en communauté. Un réseau très social, mais discret. Incroyable : Ses disciples devaient garder le silence pendant 5 ans avant de pouvoir poser des questions ! Qui peut dépasser les 5 secondes aujourd'hui ?

Un musicien : il a découvert que les notes de musique pouvaient s’exprimer par des rapports mathématiques. Une sorte de Jean-Sébastien Bach antérieur de plusieurs siècles ! 

Pythagore, une grosse tête géométrique !

Pour rendre hommage en caricature à ce savant multidomaines, et même si c'est un peu réducteur, je me suis concentré sur le fameux triangle avec lequel il est associé pour toujours. Cette forme géométrique m'est apparue presque immédiatement dans le contour de son nez. Le clin d'œil était trop tentant.

Puisque j'étais lancé sur la géométrie, j'ai poursuivi le dessin avec l'utilisation des lignes droites et des angles en hommage à ce philosophe mathématicien. Mais aussi pour me venger d'avoir eu à retenir et à appliquer une formule de calcul, domaine qui m'a tant fait souffrir.

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Connais-toi par ta caricature

 

Et si la caricature, sous un côté humoristique, participait elle aussi à mieux nous connaître ? J'ai souvent remarqué qu'une caricature réussie est souvent mieux reconnue par les proches du sujet que par lui-même. On ne se voit jamais tel que l'on est et l'on préfère ne pas voir les détails qui nous dérangent. Ce que font très bien nos proches, qui n'ont pas ces réserves quand il s'agit des autres.

Il peut être intéressant de se questionner face à notre représentation en dessin et réussir à admettre comment nous sommes vus par les autres.

Socrate est célèbre pour sa méthode de questionnement, appelée la "maïeutique", qui consiste à faire accoucher les esprits des vérités enfouies en eux. Il croyait que la sagesse naît de l'étonnement et du dialogue. Son approche repose sur le doute et le questionnement constant.

Essayons tous d'avoir une réaction "Socratique" face au regard des autres, surtout quand celui-ci est mis en image caricaturale. C'est évidemment plus facile à dire pour moi puisque je tiens le crayon !

La caricature comme un air de jazz

 

Il m'arrive parfois de revenir sur une caricature ancienne. Soit parce que la première version ne me satisfait plus, soit parce que j'en suis toujours fier, mais que je veux l'actualiser avec les outils que j'utilise maintenant. C'est le cas ici avec cette caricature de Dizzi Gillespie.

L'inscrire sur sa tablette

Pendant des années, j'ai réalisé mes portraits caricaturés uniquement au crayon. C'est un outil que je maîtrise bien et qui permet un rendu avec de la souplesse. En utilisant des crayons plus ou moins secs ou gras, on peut obtenir des nuances de gris très intéressantes. Et même si on se limite au crayon moyen HB le plus courant, il suffit d'appuyer plus ou moins sur le papier pour obtenir le même effet. Mais je mentirais en évoquant uniquement cette raison. Il y avait aussi de la peur, celle de ne pas être suffisamment sûr de son trait pour le fixer en noir avec un outil comme la plume. J'ai trouvé mon bonheur en passant résolument à la tablette numérique. Elle me permet d'utiliser tous les pinceaux ou plumes dont j'ai besoin tout en me permettant de revenir en arrière si je ne suis pas satisfait. Le bonheur, je vous dis.

Sonnez trompette !

Un petit mot sur Dizzi quand même. Comment ne pas être attiré en tant que caricaturiste par un musicien de très grand talent utilisant une technique de trompettiste déconseillée par tous les enseignants classiques. Sa manière personnelle et unique de gonfler les joues comme un batracien était un appel irrésistible pour mon crayon, qui n'avait plus qu'à s'amuser en poussant la carte animale. Et que le crayon laisse la place au stylet n'enlève rien à son charme, il permet même d'ajouter une petite touche de couleur très jazzy.

La caricature fait la révolution

 

Mirabeau, une gueule de la Révolution

L'histoire de France ne manque pas d'hommes célèbres avec une forte personnalité. Certains d'entre eux avaient une "gueule" qui, non seulement impressionnait leurs contemporains, mais continue à inspirer le caricaturiste. Mirabeau est incontestablement de ceux-là.

Une éloquence qui a de la gueule.

Resté dans l'histoire comme l'un des plus grands orateurs de la Révolution Française, Mirabeau s'imposait par la puissance de son verbe. Nos manuels d'histoire ont conservé sa formule la plus célèbre, un peu simplifiée : « Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple, et qu’on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes21 ».

Mirabeau n'était pas beau.

Le visage volontaire de ce noble devenu le porte-parole des députés du Tiers-état était marqué par les cicatrices laissées par la vérole. Cela devait ajouter une dimension supplémentaire à l'impression physique dégagée auprès de ses interlocuteurs.
Cette maladie terrible, qui était mortelle pour la beauté des femmes, enlaidit moins un homme quand il a suffisamment de talent pour séduire avec d'autres armes.
C'est en tout cas une touche de plus permettant au caricaturiste de fouiller sans pitié un visage historique. On est révolutionnaire comme on peut.