mardi 28 janvier 2014

#17 Du front au menton



Les deux extrémités du visage l'encadrent comme des parenthèses. Mais à la grande différence de ces signes, l'encadrement se fait très rarement de manière symétrique et dans une caricature encore moins.
Tout l'intérêt du bon équilibre de la caricature tient justement à la justesse du placement des éléments intérieurs du visage vers l'un ou l'autre de ces deux pôles. 
Le front parait souvent moins important qu'il ne l'est en réalité, ne serait-ce parce qu'il est souvent tout ou partie dissimulé par les cheveux. De plus, les éléments qui attirent en premier dans un visage (les yeux, le nez, la bouche) sont positionnés dans la moitié inférieure et donc plus près du menton.
Sans aller jusqu'à faire de la morpho-psychologie grossière, il est vrai que l'on associera plus facilement un front large et haut à une personne perçue comme intelligente. Même si, surtout chez les hommes, la calvitie en est la principale cause avec l'âge. Le front profitera encore d'une physionomie caractérisée par un petit menton, permettant au dessinateur de le gonfler tel un ballon de baudruche la pointe vers le bas.
À l'opposé, un menton important et souvent perçu, même si c'est faux, comme le signe de la présence d'une forte volonté, d'un grand caractère, une force sportive ou guerrière… Mais cela peut être aussi en raison d'une très grande bouche ayant besoin de place.
Dans les cas extrêmes, un grand front associé à un petit menton donnera un aspect intellectuel (voire savant) sans signe de caractère.
Et un menton important surmonté d'un front tout petit renverra au sportif prétendument sans cervelle, au personnage tout en bouche, à la force.
Faites ce jeu de temps en temps : déplacez mentalement l'ovale du visage de votre vis-à-vie vers le haut et vers le bas. Votre perception de son visage changera du tout au tout. Mais essayez de retenir votre rire.